La 4ème escroquerie la plus répandue en France
L'usurpation d'identité frappe plus de 200 000 personnes dans l'Hexagone chaque année. Et lorsque vous en êtes la victime, vous mettez souvent trop longtemps à vous en rendre compte. Escroquerie à la petite annonce, hameçonnage par SMS📱… Tous les moyens sont bons pour faire main basse sur vos nom, prénom, adresse postale ou mail et documents bancaires. Derrière un mail apparemment officiel qui vous est adressé, derrière une annonce pour un appartement à louer, un usurpateur peut être à la manœuvre.
Ne détectant pas l'arnaque, vous lui enverrez les scans qu'il vous demande, pour louer un logement par exemple : pièces d'identité, justificatif de domicile, fiches de paie, relevé d'identité bancaire… Votre dossier sera refusé ou ignoré et vous passerez à autre chose. Mais le délinquant, lui, est déjà en train d'agir. Le cauchemar commence parfois des mois, ou des années plus tard 😢 : entre-temps, il aura ouvert un compte bancaire à votre nom, contracté des crédits, fait du blanchiment d'argent, créé de fausses sociétés…
Mais aujourd’hui, on vous explique comment réagir si vous vous faites avoir et, surtout, comment vous faire rembourser. En 5 étapes. C’est parti.
1. APPRENEZ À IDENTIFIER LES SIGNAUX FAIBLES 👓
Les signes sont parfois anodins. Un mail vous notifie d'une demande de changement de mot de passe ? Un prêt (non sollicité) vous est refusé alors que vous êtes solvable ?Cela doit vous mettre la puce à l'oreille…
Réagissez dès les premiers signaux. « Des opérateurs de téléphonie m'envoyaient relance sur relance pour des forfaits impayés. Comme je savais qu'il y avait erreur sur la personne, j'ai fait la sourde oreille, je me disais qu'ils s'en rendraient compte tout seuls… »
2. DÉPOSEZ PLAINTE AU PLUS VITE 🏃
C'est une étape impérative. « Faites-le au plus tôt, abonde Maître Ziegler, avocat au barreau de Paris, c'est-à-dire dès que vous êtes au courant, parce que la plainte est une preuve de votre bonne foi. Si jamais la justice est saisie plus tard, vous pourrez montrer que vous aviez déjà averti la police. » Prenez vite rendez-vous au commissariat 👮 ou dans la gendarmerie la plus proche (par exemple via la plateforme « Police rendez-vous »).
⚠️ Attention : les agents ne sont pas toujours formés à ce délit. Faites bien écrire sur le procès-verbal le plus de détails possibles sur ce qui vous est arrivé. Il doit être circonstancié. Mentionnez que vous contestez les sommes que l'on vous réclame ou que l'on vous prélève. Vous joindrez cette plainte en copie de tous vos courriers de réclamation.
3. AVERTISSEZ VOTRE BANQUE 🏦
Le plus souvent, des transactions inexpliquées apparaissent sur votre compte en banque. Fabien, 33 ans, communicant à Paris, en a vu surgir quelques mois après une recherche d'appartement. « C'était des prélèvements de 50 €. Je m'en suis rendu compte au bout d'un an. Quand j'ai contacté Bouygues Telecom, qui effectuait ces ponctions, le service clients m'a dit que j'avais souscrit à un contrat, J'avais même envoyé des photocopies de mon passeport, de mon RIB… Je me suis demandé si j'étais devenu fou ! Mais l'adresse utilisée par le souscripteur était située dans une commune du Val-de-Marne où je n'avais jamais mis les pieds. »N'attendez pas : avertissez votre conseiller bancaire 📣 et faites-lui bloquer ces prélèvements indus.
Il pourra faire un « recall », c'est-à-dire annuler certaines transactions et vous les faire rembourser tout de suite (au moins celles des 2 ou 3 derniers mois). Votre banquier sera votre meilleur allié : il pourra vous fournir un maximum d'informations sur l'entité qui vous ponctionne (opérateur télécom, organisme de crédit… ). Il vous renverra vers l'assurance de la banque pour qu'elle prenne le relais. En parallèle, constituez un dossier de preuves : pointez les activités illicites sur vos relevés de comptes, écrivez aux entreprises concernées pour les informer de la situation.
4. CONTACTEZ L'ENTREPRISE OU L'ORGANISME QUI VOUS PRÉLÈVE ☎️
Il peut être très utile de communiquer avec l'entreprise qui vous prélève ou l'huissier qui vous écrit. Faites une réclamation. Contestez formellement avoir souscrit une quelconque offre ou crédit. On vous demandera un courrier où vous décrirez cette usurpation d'identité de la façon la plus précise, détaillée et circonstanciée possible.
❗Astuce : si c'est un opérateur téléphonique, demandez poliment au téléphone le maximum de détails sur la personne qui a agi en votre nom ; une adresse postale qu'elle a donnée (pour recevoir un téléphone acheté avec un abonnement téléphonique), un numéro de portable… Cela vous sera utile pour la suite.
5. SAISISSEZ UN AVOCAT
Si les sommes en jeu sont importantes et/ou si une lettre d'huissier vous parvient, c'est inévitable :il faudra faire appel à un avocat spécialisé.
Pour un préjudice de quelques centaines d'euros, ce n'est pas opportun d'engager un avocat (une mise en demeure coûte entre 1 300 et 3 000 €).
|
⚖️ QUELLES SANCTIONS POUR LES USURPATEURS ? |
Selon le Code pénal, toute personne qui usurpe l'identité d'une autre « en vue de troubler sa tranquillité » ou « de porter atteinte à son honneur » s'expose à des poursuites pénales. |
|
Peine encourue : 1 an de prison ferme ⛓️ et 15 000 € d'amende. Si vous avez déposé plainte et que le fraudeur est identifié, il devra aussi très probablement vous dédommager, en fonction de votre préjudice moral et financier. Vous avez un délai de 6️ ans à compter de la première utilisation frauduleuse de vos données pour engager une action en justice. |
Comments